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Agir vraiment contre la crise

  

A Brest, il est..

28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 19:13
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Avec Y’a skiff ! (éditions Dialogue) Gérard Cabon publie un abécédaire du parler de l’arsenal de Brest. Illustré par Nono et préfacé par Erik Orsenna ce livre présente et explique des expressions typiques des ouvriers qui depuis des décennies construisent et entretiennent les navires de la Marine Française.

 Cap Finistère : Pourquoi écrire ce livre, maintenant 
Gérard Cabon : Je prends des notes depuis longtemps. Charles Kermarec, directeur des éditions Dialogue l’a su et m’a proposé d’en faire un livre. Avant, permanent syndical puis élu je ne pouvais pas le faire. Comme j’avais le temps, et la matière, je m’y suis mis.

Je l’ai écrit pour que « ça n’aille pas à perdre ». Il aurait été dommage que toute cette histoire, tout ce langage, disparaisse.
Cap Finistère : Comment expliques-tu l’existence de ce parler de l’arsenal.
Gérard Cabon : Il y a une unité de temps et une unité de lieu. L’arsenal existe depuis Colbert, sur les rives de la Penfeld. La grande maison est stable. On y faisait toute sa carrière, souvent de pères en fils. Pendant des années on y entrait comme apprenti et on n’en sortait à la retraite. Les expressions pouvaient se transmettre. Il faut également savoir que les ouvriers de l’arsenal formaient une vraie communauté dont le travail était rythmé par des horaires fixes : nous arrivions tous ensemble, nous déjeunions tous ensemble et nous partions tous ensemble. Surtout, il était interdit de parler travail, à table, le midi. Enfin, le Breton aime le langage imagé et a tendance à ne pas appeler les choses par leur nom. Tous ces ingrédients aboutissent à la création d’un langage spécifique, tout à fait naturel pour nous, mais qui, je le reconnais, demande quelques explications pour les autres.
Cap Finistère : Tu insistes beaucoup sur la solidarité au sein de l’arsenal
Gérard Cabon : Lorsqu’une collectivité créé son langage, c’est qu’elle est fraternelle. Au-delà des divergences, nous formions une communauté. Tous les ateliers disposaient de caisses de solidarité. Et à plusieurs reprises les ouvriers de l’arsenal ont manifesté leur solidarité vis-à-vis d’autres salariés; d'autres corporations..
Cap Finistère : Les Capucins, où tu travaillais, va devenir un nouveau quartier de Brest. Qu’en penses-tu ?
Gérard Cabon : Il s’agit d’un lieu mythique de l’arsenal. Mais il n’était plus adapté. Je pense qu’il faut aller de l’avant. Pour moi, il convient de garder une trace de la vocation industrielle de ce plateau et de ces ateliers. La transformation des Capucins sera un succès si tous les Brestois, toutes générations confondues,  trouvent une bonne raison  de s’y rendre.

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